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Dans le livre-disque RALBUM, Laureli/Léo Scheer 2008.

lyrics

A aimé cette fois
Comme si c’était la dernière
A embrassé sa femme
Comme si c’était la dernière
Et chacun des enfants
Comme si chacun était le seul
A traversé la rue
De son pas lent d’intimidé
Gravi la construction
Comme eût gravi une machine
Monté sur une dalle
Quatre murs tout solidité
L’a fait brique par brique
Formant un tracé féerique
Le regard abruti
Par pluies de ciment et de larmes
S’est assis pour souffler
S’est assis comme un samedi
A bouffé sa gamelle
Comme l’eût fait un Grand d’Espagne
A bu a sangloté
Tout à fait comme un naufragé
Dansé et rigolé
Comme entendant de la musique
Trébuché dans les ciels
Tout à fait comme un déchiré
Plané un peu dans l’air
Imitant tel oiseau léger
A fini sur le sol
Comme une poupée de chiffon
Agonisant au cœur
De lent défilé des moteurs
Est mort à contre-sens
Perturbant la circulation

L’a aimée cette fois
Comme s’il était le dernier
A embrassé sa femme
Comme si elle était la seule
Et chacun des enfants
Comme s’il était le plus aimé
A traversé la rue
De son pas lent de déchiré
Gravi la construction
Comme un homme fort et vainqueur
Monté sur une dalle
Quatre parois de féérie
L’a fait brique après brique
Formant un ensemble logique
Le regard abruti
Par échappements et béton
S’est assis pour souffler
Tout à fait comme Grand d’Espagne
A bouffé sa gamelle
Comme eût siroté le fin miel
A bu et sangloté
À la façon d’une machine
A dansé rigolé
Dit « je suis juste le prochain »
Trébuché dans les ciels
Comme ayant entendu un air
Et plané dans les airs
Tout à fait comme un samedi
A fini sur le sol
Comme une poupée démontée
Agonisant au cœur
Du défilé des naufragés
Est mort à contre-sens
Perturbant la population

L’a aimée cette fois
Comme l’eût fait une machine
A embrassé sa femme
Comme si c’était la logique
Monté sur une dalle
Quatre parois invertébrées
S’est assis pour souffler
Comme l’aurait fait un oiseau
A plané dans les airs
Comme le font les Grands d’Espagne
A fini sur le sol
Comme une poupée déchirée
Est mort à contre-sens
Nous dérangeant un samedi


Pour ce pain qu’on va bouffer
Pour ce sol où reposer
Certificats de naissance
Et permissions de sourire
Pour qu’on me laisse souffler
Pour qu’on me laisse exister
Merci mon Dieu

Pour la piquette à deux balles
Qu’il faudra bien qu’on s’enfile
Pour la fumée de malheur
Qu’il va falloir qu’on recrache
Pour tous ces échafaudages
Dont il faudra bien qu’on tombe
Merci mon Dieu

Pour l’épouse prolétaire
Qui te caresse ou qui crache
Les légions de mouches à vache
Qui nous embrassent et nous couvrent
Et pour la paix éternelle
Qui ouf nous libérera
Merci mon Dieu

credits

released April 2, 2008
Texte & musique : Chico Buarque, 1971
(avec l’aimable autorisation de Marola Edições)
Traduction : Emmanuel Tugny
Voix 1 : Olivier Mellano
Voix 2 : Emmanuel Tugny, Benoît Burello, Nicolas Courret
Chœurs : Cédric Moutier, Benjamin Ledauphin,
Yoann Buffeteau, Thomas Poli, Laure Limongi
Guitares : Olivier Mellano, Thomas Poli
Basse : Benoît Burello
Batterie : Nicolas Courret
Quica : Pascal Pellan

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