about
Dans le livre-disque RALBUM, Laureli/Léo Scheer 2008.
lyrics
{extrait}
il ou elle dit j’ai peur
une pièce vide sans fenêtre, une silhouette, juste cela d’immobile et les mots j’ai peur
on se mettrait à huit, à six, à dix, il le faudrait : assembler pour les conjurer la totalité de nos peurs les petites, les grandes, les amusantes et la plus terrible et on ferait la liste, la liste de chacun et puis la grande liste de tous
celui que tu avais croisé et qui t’avait dit : un monde en impasse, qui t’avait dit : j’ai peur, ajoutant : parce qu’on y est, dans l’impasse
un monde secoué, un monde noir, et les pans entiers de l’effondrement comme jusqu’ici tu te disais : ils restent à distance, tu te disais : loin, l’effondrement
une foule et dans la foule le comportement erratique d’un seul et tout bascule
horizon sombre, trop de gens cassés et là-haut trop de mépris
bruit de guerre, foules qui crient, menace sur tout, et rien qui conduit : chaos et là-haut l’homme qui les bras au ciel se fait applaudir il y a de quoi
la façon dont on se cache dans la vie de tous les jours pour ne rien voir, j’ai peur
peur des bureaux quand tu entres, tu attends et on ne te regarde pas, et le matin l’odeur des produits de rasage sur la peau des hommes, et les femmes ces parfums bon marché, les gestes qu’on fait chaque jour, et ceux qui regardent de côté quand ils te parlent
celui qui avait dit : aux inquiets de partir
et ces gens qui portent sur leur figure que c’est toujours eux qui gagnent
peur d’eux les journaux et l’actualité convoquée pour leur théâtre du même : le plus grave aura passé demain – où l’homme s’avachit, qu’on le raconte
hier le chien dans la maison d’en face qui aboie du matin au soir et personne : enfermé dans la maison le chien, peur de quoi lui aussi
gens trop calmes manqué quoi
gens d’autorité raté quoi
j’ai peur de ceux qui se croient obligés de sourire comme s’il vous fallait les caresser ils attendent quoi
j’ai peur de la nuit dans les petites villes maussades : une voiture de temps en temps qui passe et personne qui vous parle
j’ai peur des coups bas qui font les marées hautes et basses dans l’histoire des hommes : on ne choisit pas ce qui vous submerge
j’ai peur d’une description du monde qui nous le livrerait tel que ce à quoi il ressemble
…
credits
released April 2, 2008
Texte : François Bon (adaptation Olivier Mellano)
Musique : Olivier Mellano
Voix : Dominique A (avec l’aimable autorisation de cinq7),
Olivier Mellano, Vincent Mourlon, Arm, Benoît Burello,
Emmanuel Tugny, Laure Limongi
Programmations : Olivier Mellano
Batterie : Nicolas Courret
Basse : Benoît Burello
Guitare et voix bossa : Emmanuel Tugny
Scratches : Robert Le Magnifique
Vibradrone : David Euverte
license
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